Il se trouve à cheval entre le gouvernorat de Gafsa et celui de Sidi Bouzid.
C'est peut-être le plus vieux parc national de Tunisie.
C'est en 1936 que cette forêt initialement recouvertes d'acacias raddiana et peuplée de gazelles, de mouflons et d'autruches allait être érigée en parc. Quelques années plus tard, en 1977, c'est au tour de l'Unesco de l'inscrire sur la liste des réserves biologiques.
Dans sa limite actuelle, le Parc national de Bou Hedma a été créé le 18 décembre 1980. La protection des ressources naturelles et de la faune sauvage s'est achevée en 1994 avec la construction d'un écomusée et la réintroduction de certaines espèces animales disparues en Tunisie.
D'une superficie de 16 488 hectares, dont 6000 sous protection intégrale, le parc de Bouhedma fait partie de la chaîne montagneuse de l'Atlas saharien Sud oriental. Le Djebel Bou Hedma culmine à 840 mètres. Sa pluviométrie varie selon l'altitude, de 150 mm en moyenne en plaine, elle atteint 200 mm en moyenne sur le versant Nord et 300 mm au sommet du djebel.
La température moyenne est de 18 °C. Elle peut descendre à 0°C en janvier et atteindre 45°C en été avec des coups de sirocco et des tempêtes de sable. La flore relativement riche est adaptée aux conditions des différents milieux.
Il s'agit essentiellement d'une flore septique arborée. On a recensé 485 espèces végétales. Plusieurs d'entre-elles représentent un enjeu de conservation important et l'on y retrouve 8 des 14 espèces reconnues de première priorité pour la protection de la diversité biologique de la Tunisie, dont l'Acacia tortilis reconnue d'une grande utilité pour la reconstitution du tapis végétal des régions arides.
Le parc national de Bou Hedma représente un vestige unique d'une ancienne savane présaharienne analogue à celle du Sahel africain. Si la grande faune “ Eléphant, bÅ“uf sauvage, léopard, guépard “ a progressivement disparue, la présence d'espèces sauvages menacées de disparition dans le Sahel et le Maghreb “ Oryx, addax, gazelles¦- contribuent à la renommée internationale de Bou Hedma. Deux espèces d'autruches ont été introduites à Bou Hedma : l'autruche d'Afrique du Nord et l'autruche d'Afrique du Sud. Le parc héberge plusieurs espèces à forte valeur patrimoniale pour la Tunisie, comme par exemple une faune d'invertébrés tels que les coléoptères, les lépidoptères ou les scorpions, des batraciens uniques comme la grenouille verte de la source d'Aân Charchara, des reptiles comme le varan, la tortue mauresque, le lézard fouette queue, le naja et une variété remarquable d'oiseaux comme l'aigle de Bonnelli, l'aigle royal, l'aigle botté, le faucon pèlerin, le faucon crécerelle, le faucon lanier, l'hibou grand duc, la caille, l'alouette des champs, le Cochevis huppé, le rouge- gorge, la huppe fasciée.
Les mammifères sont représentés en montagne par le mouflon à manchette, le lynx caracal et le sanglier, en plaine par les gazelles dorcas rares et menacées, les antilopes, l'hyène rayée très rare, le chacal, le chat sauvage. Le lynx caracal est parfois aperçu dans la montagne. Le renard rouge, la genette et la zorille vivent aussi dans le parc. Le fennec s'observe rarement. La nuit, la gerboise du Sud envahit les pistes et se livre à ses danses typiques.
En périphérie du parc vivent quelques espèces domestiques, comme le dromadaire et l'âne comme moyens de transport, la chèvre et le mouton pour la laine.
Le parc national de Bou Hedma contient des vestiges archéologiques, tels qu'un ouvrage romain de dérivation hydraulique de l'oued Haddaj dans un état de conservation remarquable, des ruines de villas romaines, des citernes très bien conservées, des monuments funéraires romains, des tumulus, des vestiges d'aqueduc.